Les troubles alimentaires : plus qu'une relation avec la nourriture!

April 24, 2024
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Un trouble alimentaire ne se réduit pas simplement à une relation malsaine avec la nourriture. C’est bien plus que ça : il reflète la façon dont une personne se sent à l’intérieur.

Contrairement à ce que plusieurs pensent, le trouble alimentaire ne se réduit pas simplement à une relation malsaine avec la nourriture. C’est bien plus que ça : il reflète la façon dont une personne se sent à l’intérieur.


À l’heure actuelle, trois troubles alimentaires sont fréquemment diagnostiqués chez les adolescents et les adultes : l’anorexie nerveuse, la boulimie nerveuse et l’hyperphagie, présentant chacun des symptômes plus ou moins différents.

1- L’anorexie nerveuse

Les personnes qui souffrent d’anorexie adoptent deux types de stratégies alimentaires, soit la stratégie restrictive et/ou la stratégie purgative. La stratégie restrictive consiste à restreindre sa consommation de nourriture ou à refuser de manger. La stratégie purgative, quant à elle, consiste à prendre des laxatifs, à faire une quantité excessive d’exercice physique et/ou à vomir. Même si le poids des patients est significativement insuffisant pour leur âge et leur taille, ils n’en sont jamais satisfaits. Les distorsions de l’image corporelle et des cognitions leur causent une peur intense de prendre du poids, ce qui fait qu’ils se pèsent très souvent. Ils entretiennent alors généralement une relation négative avec leur image corporelle.


De plus, l’anorexie peut affecter énormément la santé physique : elle peut causer des lésions cérébrales, une défaillance de plusieurs organes, une perte osseuse, des difficultés cardiaques et l'infertilité. Il est à noter que l’anorexie est le trouble de santé mentale avec le plus grand risque de mortalité, soit un taux de 10%.


2- La boulimie

Ceux qui souffrent de boulimie vivent des épisodes de consommation abusive, excessive et rapide de nourriture: c’est le binge eating, qu’ils qualifient de « perte de contrôle ». Par la suite, ces épisodes sont suivis de comportements compensatoires visant à éliminer les calories ingérées, soit en vomissant, en prenant des laxatifs, en s’entraînant ou en limitant ce qu’ils mangent. Notons que cette perte de contrôle leur procure un sentiment de honte et de culpabilité, ce qui facilite leur engagement au traitement, plus ardu chez les patients souffrant d’anorexie.


La boulimie peut créer des problèmes de santé, comme des problèmes de reins, de déshydratation et des troubles digestifs. Vomir peut également détériorer les dents, la bouche et la gorge.

3- L’hyperphagie boulimique

L’hyperphagie est caractérisée par des consommations excessives fréquentes de nourriture par rapport au besoin alimentaire réel. Contrairement aux gens souffrant de boulimie, ceux aux prises avec l’hyperphagie n’adoptent pas de comportements compensatoires pour éliminer les calories ingérées, mais ils éprouvent également de la honte, de la culpabilité et du dégoût après ce « manque de contrôle » par rapport à la nourriture. Ces individus font habituellement de l’embonpoint ou sont obèses. Entre 40 et 50% des gens qui vivent avec l’hyperphagie sont des hommes.

Causes

Comme mentionné précédemment, le trouble alimentaire ne se limite pas simplement à la relation avec la nourriture. La cause est pluridimensionnelle, c’est-à-dire qu’elle implique des facteurs biologiques, culturels, familiaux et psychologiques.

1- Les facteurs biologiques

L’hérédité, les antécédents familiaux de dépression, d'anxiété, de troubles de l'alimentation et les problèmes de poids augmentent le risque d’apparition des troubles alimentaires. Bien que les études n’aient pas prouvé une transmission automatique de mère en fille, des traits de tempérament ou une certaine vulnérabilité seraient transmis à l’intérieur d’une même famille. Des études supposent même l’influence de neurotransmetteurs, tels que la sérotonine, dans l’humeur et la régulation de l’appétit, mais d’autres n’ont pas pu confirmer cette observation.

2- Les facteurs sociaux

Des études ont montré que l’exposition à des messages encourageant la minceur dans les sociétés modernes peut augmenter l’insatisfaction corporelle et, par la suite, mener à des troubles alimentaires. De plus, avoir vécu de l’intimidation (surtout par rapport au poids) ou un abus sexuel durant l’enfance est également un facteur de risques. D’autres facteurs sont reliés à la famille, tels qu’un environnement familial qui critique beaucoup l’apparence et le poids ou la personne même (défauts, personnalité, sensibilités), un contrôle parental coercitif (crier, frapper, surveiller et imposer des règles excessives), et un discours entre l’enfant et le parent dont le thème central est le poids.

3- Les facteurs psychologiques

Une faible estime de soi et le perfectionnisme jouent un rôle dans le développement des troubles alimentaires. De plus, il est fréquent de voir une coexistence entre les troubles alimentaires et les troubles affectifs, anxieux et du contrôle.

Effets

Les troubles de l’alimentation peuvent avoir des effets à court et à long terme sur la santé. Les effets des restrictions alimentaires, de consommation excessive de nourriture, des purges et de l’exercice excessif comprennent entre autres :

 

  •    des pertes de conscience ou des épisodes d’évanouissement;  
  •    des épisodes de faiblesse ou de fatigue;  
  •    des cheveux minces;  
  •    de petits cheveux fins sur le visage ou le dos;  
  •    une basse température corporelle (toujours avoir froid);  
  •    des douleurs à l’estomac ou des problèmes de digestion fréquents;  
  •    des battements cardiaques irréguliers.

Ces conséquences physiques influencent non seulement la façon dont la personne se sent, mais aussi ses relations avec sa famille et ses amis, entre autres, en raison de l’isolement du malade (surtout lors des repas).

Traitements

Divers traitements sont offerts aux personnes souffrant d’un trouble alimentaire.

 

1- Thérapie individuelle, de groupe, et/ou de famille

Les thérapies individuelles, telle la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), permettent à la personne d’identifier les pensées et situations pouvant déclencher les symptômes de leurs troubles alimentaires, et de les remplacer par des réponses plus aidantes.


La thérapie de groupe, par exemple la thérapie cognitive et béhaviorale de groupe, donne la possibilité à un ensemble de patients d’aborder les émotions, les pensées, les comportements reliés aux troubles alimentaires et de développer de nouvelles habiletés pour gérer leurs symptômes.

Quant à la thérapie familiale, elle apprend aux parents ou aux autres membres de la famille à aider la personne à restaurer un pattern sain face à la consommation de nourriture (ex. : accompagnement lors des repas, soutien dans le retour à des comportements adaptés, etc.).

2- Éducation nutritionnelle

Consulter des nutritionnistes et d’autres professionnels de la santé facilite l’établissement d’un plan pour améliorer et maintenir de saines habitudes alimentaires (ex. : travailler pour atteindre un poids santé, comprendre que le trouble alimentaire peut causer des problèmes nutritionnels et physiques, planifier les repas, etc.).

3- Médication

Bien que la médication ne puisse guérir un trouble alimentaire, elle se révèle très efficace lorsqu’elle est combinée à la psychothérapie. Les antidépresseurs sont les médicaments les plus utilisés, surtout pour traiter la boulimie et l’hyperphagie. D’autres médicaments peuvent être conseillés par les professionnels de la santé afin de soigner certaines conséquences du trouble alimentaire sur la santé physique.

 

Où chercher de l’aide?

Ordre des psychologues du Québec : https://www.ordrepsy.qc.ca/accueil

ANEB (Aide et soutien aux personnes touchées par les troubles alimentaires ainsi qu’aux proches) : https://anebquebec.com/ ou 1 800 630-0907 ou 514 630-0907

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Sources

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