Au Québec, les entreprises minimisent souvent la prévention des diverses formes de violences au travail. La plupart du temps, ce n’est que lorsqu’un incident s’est produit que celles-ci recherchent de l’aide, et s’embarquent dans une situation d’urgence qu’elles auraient pu éviter.
Pourtant, plusieurs obligations légales incombent aux milieux de travail, notamment celle de « prendre les moyens nécessaires pour prévenir le harcèlement (…) » Autrement dit, il est attendu des membres de la direction d’agir en amont pour éviter l’apparition de toute forme d’harcèlement dans leur environnement de travail.
Prévenir le harcèlement c’est prévenir l’escalade de la violence qui peut s’exprimer par des gestes d’incivilité, de conflits, de problèmes relationnels, de micro-agressions mais aussi plus largement par des facteurs organisationnels qui influencent l’apparition de ces violences. Mais quelles sont les bases de la prévention du harcèlement ? Ci-dessous se trouvent plusieurs astuces pour permettre aux dirigeants d’entreprises, aux responsables des ressources humaines, mais aussi aux gestionnaires de mettre en place les bonnes pratiques en matière de prévention.
Depuis 2019, tous les milieux de travail québécois doivent légalement détenir une politique de prévention du harcèlement et de traitement des plaintes. Voici quelques éléments qui peuvent figurer dans votre politique :
Pour une meilleure prévention, il est plus que pertinent d’adapter la politique interne aux réalités des postes et des personnes qui composent l'entreprise.
Faire participer le personnel pour mieux connaître les points à améliorer dans les processus de prévention, mais aussi leurs besoins pour faire face à des situations difficiles (ex. Formation continue, suivi aux cours des réunions, etc.) Le personnel peut aider à mettre en lumière d’éventuels facteurs psychosociaux qui influencent l’apparition de violence, tels qu’un manque de latitude décisionnelle, une charge de travail trop élevée, un management inadéquat, etc. Collaborer avec ces derniers ne signifie pas accepter toutes les propositions qui seront émises. Par contre, cela permet de mieux les impliquer dans les changements à venir tout en renforçant le sentiment d’appartenance et d’inclusion à l’entreprise.
La violence au travail est souvent adressée de manière individuelle. Pourtant, la recherche a démontré à plusieurs reprises que de nombreux facteurs psychosociaux peuvent générer des risques de violence au travail : autrement dit, certains fonctionnements ou aspects de la culture organisationnelle favorisent l’apparition de violence. Évaluer ces facteurs de risque permet d’améliorer les pratiques internes ainsi que la santé mentale du personnel. Il s’agit d’ailleurs d’une nouvelle obligation légale des entreprises en vertu de la modernisation de la Loi sur la Santé et Sécurité au Travail.
La Loi oblige les milieux à prendre des moyens pour prévenir l’apparition de harcèlement, mais laisse une certaine autonomie quant-aux actions à poser : c’est le moment de faire preuve de créativité! Libres et volontaires, les PRD sont des façons alternatives de prévenir ou régler une situation problématique en favorisant la collaboration entre les différentes personnes impliquées pour trouver la ou les solutions qui leur conviennent le mieux. Dans un milieu de travail, c’est généralement la médiation qui est proposée. La médiation permet d’offrir un espace de communication - cadré par une tierce partie neutre et indépendante - dans lequel chaque personne peut exprimer sa perception de la situation ainsi que ses émotions dans le but de régler le désaccord.
Effectuer des suivis plus ou moins réguliers pour s’assurer de l’efficacité des actions proposées est une étape fondamentale bien que souvent négligée. Si les actions s’avèrent inefficaces une fois mises en place, il est en effet toujours possible de se ré-ajuster avec les parties concernées et effectuer de nouvelles propositions avec leur accord. Effectuer un suivi permet aussi de s’assurer que le climat de travail est rétabli dans votre milieu et que chacun et chacune de vos employé·e·s se sentent bien.